Mon année d'étude à la Sorbonne

« Vivre en bonne société, collégialement, moralement et studieusement »

Là est la devise de notre université légendaire… Mais est-elle vraiment légendaire ? Qu’est-ce qui lui donne ce titre d’«une des meilleures universités du monde » ?

Il faut souvent faire un pas en arrière pour mieux aller de l’avant, alors commençons par un petit rappel historique :

Selon les historiens, « Sorbonne » est un terme moderne désignant l’ancienne, grande et unique Université de Paris datant du 13e siècle sous l’ancien régime jusqu’au 18esiècle, qui fut par la suite rénovée de nombreuses fois au cours des 18 et 19e siècles avant de s’étendre au cours 20e siècle. Il s’agit donc d’une très vieille institution, et je dois avouer qu’on le ressent parfois entre ces murs !

Aujourd’hui, le terme « Sorbonne » désigne : « le siège du rectorat de l’académie de Paris et de la chancellerie des unités de Paris.» En d’autres termes, la Sorbonne réunit environ 6 à 8 institutions, allant de Paris Panthéon Sorbonne, à la Sorbonne Nouvelle Paris 3, Sorbonne Paris 4, et Paris 5 Descartes etc.

Chaque université se diversifie dans les formations qu’elle propose, mais chacune connaît une réputation dans certaines formations en particuliers (Paris 3 : dans les sciences humaines et sociales, Paris 5 : dans le Droit, le management et l’économie, Paris 6 : dans les sciences durs comme les mathématiques etc.)

Les enseignements suivent un modèle académique très rigoureux, qui n’a sans doute pas changé depuis plusieurs siècles, si j’ose dire…

Mon expérience:

Je suis entrée à la Sorbonne Nouvelle Paris 3 durant l’année universitaire 2015/2016, en première année de master d’études internationales spécialisé monde anglophone. Mes cours avaient lieu entre l’institut du Monde Anglophone dans le 5e arrondissement à Odéon (voir photo, un petit campus tout mignon et très sympa) et le célèbre bloc de monde de Paris 3 à Censier Daubenton.

Mon campus à Odéon

J’ai passé ma licence en fac de « province » à Saint Quentin en Yvelines (académie de Versailles), je m’attendais donc dès le début à une expérience fort différente. Et je ne me suis pas trompée !

Les cours :

Les cours sont généralement excellents, avec des professeurs passionnés et très expérimentés, ce qui est un très bon point. J’ai beaucoup appris cette année là, et mes connaissances se sont considérablement élargies, notamment dans des domaines qui m’étaient jusqu’alors inconnus, tels que le droit et la science économique. L’enseignement était très enrichissant.

J’avais 6 à 7 cours par semestre, et ils étaient tous très variés, allant de cours de sciences économiques en français et en anglais à des cours de civilisations et du droit européen. Je n’avais qu’une dizaine d’heures de cours par semaines, mais le temps libre était comblé par des travaux fréquents à faire à la maison, en plus du mémoire.

J’ai trouvé que de nombreux professeurs établissaient une grande distance avec les étudiants, et certains ne répondent même pas à vos emails. Après maintes recherches sur la question, nous avons découvert que beaucoup de professeurs se consacrent à de nombreuses activités en dehors de la fac, mais en lien avec leur domaine de recherche, ce qui les rend souvent peu accessibles. Il m’est déjà arrivé de devoir « harceler » d’emails un professeur afin qu’il m’aide à résoudre un problème en lien avec son cours (le même email trois fois par semaines pendant trois semaines, vous voyez le genre)… Mais le pire est quand ce professeur est votre directeur de recherche, je n’ai pas eu à me plaindre de ce côté là, mais certains de mes camarades ont du attendre six mois avant de pouvoir établir un contact avec leur directeur…

Sans parler des « Respectueusement » ou « Cordialement » en fin de mails que vous n’avez pas intérêt à oublier en vous adressant à eux…

Vous l’aurez compris, l’email prône sur les relations humaines à Paris 3, mais ne rêvez pas trop : il va de soi que la boîte mail étudiante est trèèèès souvent en panne. Bah oui ce serait trop facile sinon !

En parlant de panne, Paris 3 a gagné la réputation d’« université la plus désastreuse de France au niveau administratif » (si si, je vous assure, je sais que la votre n’est pas terrible non plus à ce niveau là, mais on vous bat quand même haut la main !)

Deux dossiers administratifs (de ma candidature et mon inscription) perdus, quatre absence de professeur non avertis, une erreur de moyenne dans le semestre (note de partiel comme moyenne à un cours en omettant les examens de mi- semestre ce même cours), et des dates d’examens falsifiées : le tout en un an (et j’en passe).

Si Paris 3 vous tente, vous entendrez parler de l’administration de façon régulière, mieux vaut vous y habituer dès maintenant !

Le mémoire :

Pour les petits chanceux qui auront un mémoire à rédiger en première année de master, cette partie est pour vous !

Je devais rédiger mon mémoire en anglais, et ma directrice de mémoire m’a encadrée depuis le mois de juin qui a précédé mon année (car un sujet de mémoire et une lettre d’encadrement d’un directeur sont obligatoires pour l’inscription administrative au master en juillet).

Choisissez bien votre directeur de mémoire, c’est très important ! Vous allez vous le coltiner pendant un an, et il est préférable que celui-ci vous encadre de manière sérieuse et régulière. N’hésitez pas à vous renseigner auprès des anciens étudiants du master pour plus d’informations, vous pouvez les trouver facilement sur des anciens groupes Facebook, par exemple.

Le mémoire de Master 1 fait 50 pages, mais le plus long est la recherche de corpus(recherche de sources d’informations sur votre sujet). Prenez donc de l’avance sur la recherche et n’attendez pas les derniers mois du deuxième semestre !

Le mémoire est suivit d’une soutenance où vous présentez votre travail à votre directeur de recherche à l’oral, puis ce dernier vous pose des questions sur le sujet. La soutenance dure généralement une quinzaine de minutes et a lieu en juin (ou septembre pour les soutenance de mémoire de Master 2).

Le mémoire n’est pas une expérience qui m’a énormément plu, bien que mon sujet et ma directrice de mémoire fussent très motivants. J’ai eu l’impression de traîner un boulot derrière moi toute l’année, et on ne nous a laissé qu’un mois pour terminer ce travail après les partiels, et ce, en plus des dossiers à rendre pour les séminaires. C’était presque du suicide pour tout le monde !

Cependant, le mémoire est aussi très formateur en matière de travail académique, et il nous apprend à nous organiser au quotidien (et à abandonner définitivement la procrastination !)

La vie d’étudiant à Paris 3 :

L’université est très investie dans la vie étudiante, et lance souvent des sorties et activités culturelles et festives. Il existe un BDE qui vous proposera de nombreuses soirées et des voyages, puis vous pouvez assister à des manifestations d’associations ou des études théâtrales sur le parvis de Paris 3 à Censier.

Mais j’aimerai vous parler plus en détail de l’étudiant de la Sorbonne. J’ai découvert cet étudiant en début d’année, et il m’a étonné. Je ne parle pas des étudiants qui arrive comme vous en master depuis une autre université, ou ceux qui n’ont fait qu’une année à Paris 3 avant vous. Je parle de l’étudiant qui a passé toutes ses années d’études à Paris (3, mais pas seulement). Cet étudiant m’a paru silencieux, distant et martyrisé, sans doute par un passé administratif désastreux ahah.

Mais pour parler plus sérieusement, je suis du genre très avenante, et beaucoup d’anciens étudiants de Paris 3 étaient sympas, mais très distants. On leur file un cours ou ils nous filent des cours, on parle pendant plusieurs heures avec eux puis le lendemain, ils ne vous connaissent plus ou ne vous adressent plus qu’un sourire timide. Je ne les blâme pas car je pense qu’ils ont une raison personnelle, mais j’ai été surprise de voir ce phénomène se répéter chez beaucoup d’entre eux. Ils sont aussi souvent blasés face à l’administration, et ne s’inquiète plus alors que vous paniquez comme une malade !! Bref, ils ont la triste habitude j’imagine…

Vive le monde anglophone!

Mais j’en ai rencontré certains avec qui j’ai passé toute l’année, et je ne fus pas surprise de voir que ceux-là venaient d’autres universités ou revenaient d’une année Erasmus ! Qui se ressemble s’assemble d’après ce qu’on dit J !

Le mot de la fin :

Je rêve d’un jour où les universités ne souffriront plus de leur déficit budgétaire, où quelqu’un, un politicien, parviendra à trouver le courage de régler ce problème majeure des universités françaises au lieu de se demander si le voile devrait y être interdit (oui Valls, c’est à toi que je m’adresse !)

Je rêve aussi du jour où les professeurs d’universités françaises cesseront de créer cette distance inutile avec leurs étudiants (comme si cela était nécessaire pour prouver leur place hiérarchique par rapport à nous, that is not necessary !) Ils pourraient s’inspirer du modèle anglo-saxon où les profs se font appeler par leur nom et ont un respect infini pour leurs étudiants (qui leur rendent très bien). Cette relation prof/étudiant à l’université n’est pas une aberration, et permet d’établir un rapport de confiance et de rassurer tout à chacun sur le travail universitaire qui est parfois stressant et très prenant.

Voilà, peace and love at uni !

Si vous souhaitez plus d’informations sur mon master et/ou mon domaine d’études, n’hésitez as à me le signaler en commentaire !

A bientôt pour un nouvel article,

Love, Morgane.

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